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Les porcelaines émaillées et modelées

 

Avant d’en arriver à une pièce aboutie pensée et désirée, il y a une multitude d’étapes et de paramètres à observer.

 

 I. Le volume

    1/  L’intention se matérialise par un dessin, une esquisse.

    2/  La fabrication du volume est réalisée en pâte plastique de porcelaine : c’est une pâte de synthèse à base de kaolin, de feldspath, de silice et de ball clay. La porcelaine est une pâte très molle avec peu de tenue, c’est pourquoi le plus souvent les produits en porcelaine sont moulés dans des plâtres. La manufacture de Sèvres et quelques artisans la travaillent encore de façon manuelle.

       Souvent je tourne mes pièces sur le tour du potier, ensuite je les affine, je les transforme, je cisèle, je marque, je découpe, je décompose.

    3/  Les pièces doivent sécher lentement au moins quinze jours avant d’être poncées, signées : elles sont alors très fragiles.

    4/  Leur enfournement est réalisé avec moult précautions ; elles cuisent dans le four à gaz pendant 10 heures jusqu’à 1000 degrés Celsius.

 

II. Les glaçures (ou terme plus employé : les émaux)

    1/  L’émail est un verre cru qui adhère sur la pièce cuite, appelée "dégourdi" et se vitrifie entre 1260° et jusqu’à 1400° pour les porcelaines très dures. Je cuis entre 1260° et 1300°.

    2/  Les émaux que j’utilise sont entièrement réalisés dans mon atelier après leur calcul moléculaire et sa transformation en recettes. Il y a une multitude d’éprouvettes : de tests avant d’obtenir une couleur, un brillant, un satiné, un cristallisé. Plus de 300 morceaux émaillés attendent leur correction de formule et portent peut-être de nouvelles richesses.

    3/  Le plus souvent j’utilise des minéraux complexes et les plus proches des silicates : les cendres végétales en sont l’exemple le plus caractéristique.

    4/  Je procède à l’émaillage par vaporisation au chromatographe me permettant ainsi des superpositions de couches d’émaux pour réaliser les couleurs, les brillances, les matités que j’espère pour la pièce finie.

 

III. La cuisson d’émail (ou de vitrification)

Pendant cette cuisson lente le volume des pièces enfournées diminue de 35%.

La cuisson dure de 12 à 14 heures dans le four à gaz, j’interviens beaucoup en réglant le registre de cheminée pour quantifier la quantité de carbone dans la chambre de cuisson. C’est la subtilité de ce dosage qui permet d’obtenir les céladons, les bruns temmoku , les couleurs (dites "de ciel"). Quand la température finale de cuisson est atteinte, 1300°, je surveille le refroidissement et quelquefois remets le four en chauffe pour révéler les cristallisations, les plumes de perdrix, les peaux de lézard.

 

IV. Le défournement

Il peut être merveilleux et les glaçures avoir révélé les nuances espérées ou très décevant voire catastrophique. A la température de 1300° la porcelaine modelée a une tendance naturelle à gauchir et tout un travail peut être ruiné.

Une cuisson d’émail réussie est un four à demi satisfaisant : certaines pièces seront à jeter, d’autres à recuire, à émaille une autre fois jusqu’à obtenir le résultat escompté mais certaines comblent mes espérances.

L’émail, la porcelaine ne supportent ni la demi-mesure ni le manque de persévérance.